Courir les érables, t’as-tu déjà vécu ça toi ?

« Courir les érables » . Ayoye. En voilà une bien bonne, SÉRIEUX. Depuis quand on court un érable sincèrement ?! 😲 Moi, je pensais juste qu’on se baladait tout tranquillement, d’arbre en arbre, bercé par un léger vent frais, guidé par le chant des oiseaux… Que nenni !
Du coup, pour éviter de passer pour un osti de cave, j’ai décidé de me lancer à l’aventure afin de mieux comprendre ce que l’on entend par la « course aux érables ».
Tabarouette, c’qui est sûr, c’est qu’il faut en avoir sous le pied, et dans les bras !
Chalumeau, chaudière, raquettes, soyez déterminés ayez du chien et embarquez direction les hauteurs de Château-Richer !

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« Erablière Huot » – Château-Richer (Québec)


PROLOGUE

2017-04-16 (1)
Source: fpaq.ca

Vous comprenez pourquoi ne pas avoir expérimenté un une job dans une érablière, au Canada, en plein hiver, aurait vraiment fait tâche sur mon CV de travel blogger


CHAPITRE 1
Un monde nouveau

Ici, un monde nouveau s’offre à moi. Dame Nature est bien généreuse. Le calme règne, le blanc est Roi. Parfois, le vent décoiffe quelques pins et fait tomber les cristaux de neige sur le sol. Par endroit, il semblerait qu’un lièvre/chevreuil/orignal ait eu l’envie d’une balade. Et puis, il y a ces seaux en aluminium, accrochés aux arbres, en équilibre précaire sur leur crochet. Je me perds un court instant à fermer les yeux et à ouvrir grand mes oreilles. « Ploc », « ploc », « ploc »… Ce bruit de sève forme une douce mélodie. Une mélodie entraînante, entêtante, émouvante.
Ce lundi 20 mars, je prends conscience, les pieds dans mes raquettes, que mon expérience au Canada prend peu à peu de son sens…


CHAPITRE 2
Le bienheureux coureur

Enfin. L’excitation est à son comble. Pour l’occasion, Paul¹ (cousin d’Adrien, mon hôte) commande le bataillon. AnneSo (une autre helper belge) et moi-même partirons les bras chargés. Notre mission avant LA mission: entailler quelques érables de plus afin de faire grimper le nombre total des entailles à 1,900.
¹ [En fait, Paul c’est l’archétype du canadien: chemise à carreaux, hache à portée de mains, toque de trappeur à la David Crockett et humour québécois, cela va s’en dire !].
Passés le cours et la pratique, place à LA fameuse COURSE aux érables. On passe enfin aux choses sérieuses. C’est les raquettes chaussées, l’estomac rassasié et les mollets impatients que nous nous apprêtons à dévorer 1/3 de l’érablière, à pas de « coureurs ». Vider, marcher, vider, marcher, écouter la nature s’exprimer, redescendre de son nuage et se remettre au travail, répéter inlassablement les mêmes gestes avec passion et sueur… Le « coureur » est un p*tain de bienheureux. Encore faut-il qu’il en prenne pleinement conscience…


CHAPITRE 3
L’inaltérable

Quand on te propose de passer 24h dans un chalet typique canadien, en rondins de bois, il est formellement interdit de dire « non ». D’autant plus quand le chalet en question est au milieu de la forêt, non loin d’un lac et de barrages de castors. Il est absolument obligatoire de répondre par « oui », que ce soit par politesse, mais surtout par bon sens.
Et bien ce jeudi 23 et vendredi 24 mars resteront un de mes meilleurs souvenirs passés au nord de Québec-ville…
Je me souviens de cet après-midi à écouter les histoires de Paul, à fabriquer un cornet en boulot, à remplir sans cesse les 2 poêles, à mon air absent devant les Ecofan qui ventilaient les pièces à plein régime. Comment ne pas oublier également ces oiseaux perchés sur leur câble qui, tour à tour, venaient picorer des graines de tournesol… Les dessins sur les murs, les plumes sur les poutres, la fameuse fenêtre toute croche. Confortablement installé sur le canapé défoncé au fil du temps, à moitié dedans, à moitié dehors, je contemplais la neige, l’air hagard. Un moment de plénitude m’envahit alors. Je vivais un vrai moment de bonheur. Simple. Singulier. Inaltérable.

 


CHAPITRE 4
En quête de sens

Cette expérience, elle est chouette y’a pas à dire. Le cadre de travail est « on ne peut pas rêver mieux », le sirop d’érable est divin, le quad des neiges c’est carrément le top du top. OUI, MAIS VOILÀ…
…Je n’ai pas de vrais moments d’échanges avec mes hôtes, les peu que j’ai se réduisent à ceux pendant mes heures de travail. J’ai pas signé pour ça. Malgré tous mes efforts auprès de Jacinthe et Adrien, je n’y arrive pas et cela finit par se voir.
Pour moi, faire du helpX, ça n’est pas seulement rendre service à l’autre. C’est aussi partager des moments de complicité et de convivialité, partagés autour de moments vrais. Dans une cuisine, autour d’une bonne assiette (yes baby, je cuisine), autour d’un verre, le cul sur la chaise, ou bien le sofa du salon, ou encore la chaise du salon d’été…
Bref, l’essence même de l’expérience helpX, bah je ne la retrouve pas ici. Enfin, si. Je l’ai touchée du doigt la veille de mon départ lors d’un repas improvisé avec mes hôtes. Mais c’est déjà trop tard. Je pars le lendemain pour retrouver Kathy & Dave, mes crèmes de québécois (rappelez-vous, vous aviez fait leur connaissance ici) qui m’attendent de pied ferme…

 


ÉPILOGUE

1/ La quête du bonheur importe plus que jamais dans mon aventure.
2/ Apparemment, on lit en moi comme dans un livre ouvert.
3/ Ne pas faire la cuisine pendant un helpX est une vraie séance de torture.
4/ Et enfin, je finirai par une belle phrase qui avait fait écho dans ma tête il y a de ça quelques mois, une phrase dans laquelle je me vois plus que jamais…

« Celui que j’étais m’amène à ce que je suis en train de devenir »

FIN DE L’ ARTICLE


😂 Les mots/expressions québécoises que j’ai appris durant mon séjour: 😂
« Chaudière » =  Seau
« Chalumeau » = Bec verseur

8 réflexions sur “Courir les érables, t’as-tu déjà vécu ça toi ?

  1. Je t’imagine tellement bien avec tes raquettes, ton seau, à gambader dans la neige fraîche pour saigner des arbres :p
    Je suis désolée qu’humainement ça ne l’ai pas fait…
    Mais c’est parce que t’es attendu ailleurs, pour sûr ❤

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