Te Puna, ou mon immersion dans une ferme néo-zélandaise…

A ce qu’il parait, « L’amour est dans le pré ». Je sais pas, j’ai eu beau le chercher mais j’ai rien trouvé. Enfin, j’ai surtout pas eu le temps en fait… S’il y a bien une chose que j’ai apprise ici c’est la polyvalence & la capacité d’adaptation. En somme, la vie à la ferme quoi. Retour sur ces 10 jours en compagnie de la famille Baker

« Elle m’a dit d’aller siffler là-haut sur la colline »

Après avoir fait 100 kms et enchaîné 3 autostops, me voici arrivé à Te Puna, en lieu et place de mon nouvel helpX. C’est ici que je vais découvrir la vie d’un fermier kiwi, mais aussi la 1ère fois que je vais me retrouver entouré d’ados. J’ai hâte d’y être 🙂
C’est Tim, le cadet de la famille qui vient me récupérer en bas de Wairoa Bridge. Comme pas mal d’ados de son âge (il a 17 ans), il est loin d’être bavard et surtout, il n’articule pas. Ambiance. L’exploitation se trouve au bout d’un chemin de terre, qui avant était une rue, avant même d’être une route. Je suis vraiment en pleine cambrouse. De là où ils habitent, j’ai une vue sur la Wairoa River juste en contrebas, les collines du Waikato, et les vaches des Dairy Farms (grandes exploitations fermières-laitières).

Vue panoramique depuis l'exploitation

Vue panoramique depuis l’exploitation

Mon travail pendant ces 10 jours: aider Stu (le père de famille) à nourrir les veaux, les vaches et à enlever les plantes de tabac qui poussent comme du chiendent dans leur 5ha de pins replantés. Conclusion: je vais pas chômer !


Lundi 24/08, 6h50. Réveil. Ouch! Juste le temps d’émerger, de prendre le petit-déj’, passé 7h30 je comprends vite que Stu m’attend dans la grange. Ce matin (comme tous les matins), on commence par donner le lait aux veaux (32 au total). Quand tu donnes le lait aux veaux, c’est comme si tu regardais Fast And Furious, ça va vite, très vite. Après le lait, on passe au foin. Direction les champs où nous attendent fermement une 40aine de vaches (uniquement des vaches à viande).

Comme c’est mon 1er jour, Stu en profite pour me faire visiter sa propriété, ses champs, son jardin.. Après la pause thé (ici le tea time c’est sacré, à raison de 2x /jour), on part vers ce qui sera mon terrain de jeu pendant pas mal de jours: les pins. Sur le chemin, je croise des chèvres et leurs petits…

Arrivé sur place, je prends conscience de l’ampleur de la tâche…
Il y a environ 2 ans, Stu a décidé de transformer le bush en forêt de pins. Il m’explique que la Nouvelle-Zélande exporte beaucoup de pins vers la Chine, du coup le pin est bien côté sur le marché… Il me montre vite fait à quoi ressemble mon job et me largue en pleine nature. A moi l’aventure ! -et les gamelles.

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Heureusement qu’il fait beau… Je suis guidé par le bruit de la rivière…

16h30. Fin de journée à « 2 de tension ». Je pense que je dois avoir une tête de mort vivant; à mon retour, j’ai droit à une jolie part de gâteau (du banana cake maison) et d’autres gâteaux maison. Oui, parce qu’ici tout est fait maison, dont le pain. Imagine… Du bon pain frais qui sort du four, encore chaud, une bonne croûte bien croustillante. Un vrai délice en 3D !

La tablette n'est jamais très loin...

La tablette n’est jamais très loin…

Mardi 25/08, 18h30. Grand moment dans la famille Baker. Les enfants vont manger pour la 1ère fois un plat bien français que je leur ai cuisiné: du lapin à la moutarde. Mais pourquoi ils n’en ont jamais mangé ? Explications.
Ici dans la campagne, le lapin c’est un peu comme la peste: il y en a partout en quantité, ils creusent des trous sous les maisons et mangent les légumes du jardin. Du coup, on l’extermine. (Désolé PETA). Ici c’est Jessie, le chien, qui a le privilège d’y goûter. En bon français amateur du bon manger, je leur propose de cuisiner le lapin pris au piège dans le jardin. Et quelle histoire.. Isabel, la benjamine de la famille me scande du « Ohh disgusting ! » ou « But it’s a rabbit ! ». Justement c’est bon du lapin. Moment de passer à table. […]. Tout le monde -ou presque- a apprécié. Bah voilà, c’était pas si compliqué ! Par contre, je suis pas si sûr qu’ils en remangent… Pour ma part, je me suis presque senti « comme au pays ». Et ça, c’était vraiment cool !

Lapin à la moutarde et vin blanc. VERY GOOD.

Lapin à la moutarde et vin blanc. VERY GOOD.

Les autres jours vont se ressembler: le lait et la luzerne pour les veaux, le foin pour les vaches, les plantes de tabac… Polyvalence & capacité d’adaptation, vous vous souvenez ? Ca donne en plus: bouger du bois, couper du bois à la disqueuse, ranger le bois, jardiner, peindre, nettoyer la grange et cuisiner. Ici, tout le monde met la main à la pâte, que ce soit la semaine ou le week-end. Pas de grasse mat’… D’ailleurs parlons-en de la « grasse mat' » !

[Anecdote de la grasse mat’ (là je pense tout particulièrement à Caro/Alex, de vrais pros en la matière). Tim a du mal à se lever avant 10h le week-end, un peu comme tout le monde. Stu me demande alors jusqu’à quel âge j’ai « arrêté de me lever tard ». Après mûre réflexion, je lui sors 18ans…] XD


Dans l’ensemble j’ai eu un temps pas dégueu. Ca m’a permis de trouver de l’occupation pendant mes days off. Ca donne: du kayak (même en plein hiver c’est possible), une balade dans le bush, une après-midi rugby. Retour en images sur ma partie loisirs…

– Jeudi 27/08: c’est sortie en kayak ! Short-casquette-lunettes de soleil sont de rigueur…

– Samedi 29/08: tu manges du bush, gamelles et cie… ET tu rencontres enfin des moutons !

– Dimanche 30/08: t’assistes à un match de rugby…

Steamers (Tauranga/Rotorua) Vs Waikato, 10 à 41. Sacrée râclée !

Steamers (Tauranga/Rotorua) Vs Waikato (Hamilton), 10 à 41. Sacrée râclée !

Aujourd’hui, mardi 1er septembre. On sort officiellement de l’hiver pour rentrer dans le printemps. Youhouuu ! C’est pas pour autant qu’il fait beau… Dehors, il fait un temps de chien, un vent à décorner les boeufs et il pleut comme vache qui pisse. Je suis entouré d’animaux, ça se ressent… 😛

Ce soir, ma vie à la ferme se termine, autour d’une belle tarte aux pommes. Je laisse la formidable famille Baker à leur routine. Je suis content d’être venu ici et d’avoir vécu une expérience comme celle-là. Vivre dans une vraie ferme kiwi…
Grâce à Stu, j’ai appris des choses sur le monde rural (1 veau coûte 120$, 1 chèvre 60/80$, 1 bouc 300$, 25kgs de lait en poudre 80$…), j’ai parlé libéralisme, économie, politique et immigration. Grâce à Sue, je sais désormais que « casserole » se dit « saucepan » et qu’un plat cuisiné se dit « casserole ». Enfin, je sais maintenant que Nicola (qui est l’aînée de la famille) n’est pas un prénom masculin mais féminin…

Où je vais demain ? Je pars rendre visite à Julie & Paul, mes précédents hôtes chez qui j’avais vécu 1 semaine en juillet dernier. Pour l’occasion, je vais y rester 8 jours. Il me tarde de les revoir… Et si tout va bien, je vais ENFIN rencontrer monsieur Wellington !

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« La meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer » (Peter Drucker)

A SUIVRE…

8 réflexions sur “Te Puna, ou mon immersion dans une ferme néo-zélandaise…

  1. Salut Flo.je suis actuellement au Vietnam ,jusqu’à samedi prochain .nous ne sommes pas trop loin de toi. Donne nous de tes nouvelles fort intéressantes.Dis moi si tu me reçois.Ton oncle,JPierre.Bizzzzzzz!

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    • Hello la famille ! Il semblerait que les Gasset aient la bougeotte 😉
      N’hésite pas à checker Facebook et le blog, mon prochain article sortira bientôt.. Je profite toujours à fond, c’est formidable. Bises à vous !

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      • Salut Flo,ici aux environs de Saïgon,hier ap midi on a fait de la plage sous les cocotiers par 40°! En meme temps,Je recevais un mail de Nathalie ta cousine habitant Chamonix me disant qu’elle avait du racler le pare brise de sa voiture pour retirer la glace…..peu réconfortant de songer à repartir !!!!Continus à profiter de la science des Kiwis and see you soon! Big bisousssss. JP

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  2. Pingback: Ma semaine So British! sur Havelock North… | Les aventures de monsieur Wellington

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